Un road-trip épicé

Au printemps 2017, avant la fin de mon expatriation en Chine et mon retour définitif en France, nous avons décidé avec ma femme (chinoise) de visiter des régions que nous n’avions pas encore eu l’occasion de voir – et il y encore un certains nombre malgré plusieurs voyages au long cours et deux ans et demi de présence ! Ainsi, après un road-trip dans les provinces du Gansu et Qinghai en avril, nous sommes partis cette fois dans la province du Sichuan au début du mois de mai 2017.

Astuce pour les billets d’avion : la version chinoise de Ctrip est capable pour les itinéraires en avion de rechercher des itinéraires alternatifs en vous re-routant sur un aéroport proche au départ ou à l’arrivée, et en effectuant une partie du trajet en train. De façon générale, si vous cherchez à aller dans les provinces du sud en partant de Pékin, il est parfois plus intéressant de partir de Tianjin, sachant que des trains font la navette très fréquemment entre les deux villes.

Chengdu

Chengdu est une ville chinoise tentaculaire comme beaucoup d’autres, où il n’y a pas énormément de choses à voir. Le premier jour, nous jetons notre dévolu sur le temps Wenshu avec ses maisons de thé et ses petits restaurants « traditionnels » : les photos des plats, affichées habituellement au dessus des comptoirs dans les restaurants en Chine, attirent l’œil par leur couleur rouge dominante ! Estomacs sensibles s’abstenir… Les maisons de thé sont nombreuses et les locaux viennent y passer de longs moments à bavarder, voire à somnoler. On peut aussi s’y faire curer les oreilles par un marchand ambulant ! Ce qui paraît-il est une spécialité locale, et agréable (non testé).
Nous continuons notre promenade dans le quartier Kuangzhaixiangzi, un ensemble de petites rues reconstruites en pseudo-style traditionnel, avec de nombreuses échoppes de souvenirs et de snacks…
Ensuite, nous visitons le temple Wuhouci qui sans être une attraction majeure mérite la promenade pour son côté reposant à l’écart du tumulte de la ville !
En sortant du temple, nous nous retrouvons dans le quartier tibétain de la ville, avec de nombreux passants en tenue traditionnelle… et une présence policière très visible. Nous nous attablons à l’un des nombreux restaurants tibétains.

Le lendemain, nous visitons la Réserve des Pandas, qui est plus un zoo qu’une réserve au sens où on pourrait l’entendre en Europe. Tels des ivrognes tombant de sommeil, ces charmants animaux passent le plus clair de leur temps à dormir dans des positions improbables, et de temps en temps mangent des branches de bambou dans de grands bruits de mastication.

Une position confortable pour dormir…

Le jour d’après, nous nous mettons en route vers le QingSheng Shan. C’est un parc qui s’étend sur plusieurs collines avec son lot de forêts de bambous, de lacs et de petits temples… une agréable excursion à la journée.

Aspects pratiques :

  • Un hôtel qui vaut le détour : Zen Urban Resort, dans Longjiang Lu près du métro XinNanMen et de la gare routière du même nom d’où partent un certain nombre de bus vers les sites touristiques de la région. L’hôtel est très cosy, bien tenu et propose un buffet petit-déjeuner bien fourni (chinois + occidental).
  • Réserve des pandas : accès par une navette depuis la station de métro Panda Avenue – Xiongmao Dadao
  • QingShengShan : accès par un train rapide depuis Chengdu ou par un bus longue distance. En bus, veillez à descendre au dernier arrêt qui est aussi le terminus du train. De là, une navette conduit pour quelques yuans à l’entrée du parc.

Leshan

La ville en elle-même n’a guère d’intérêt, mais ce qui attire les touristes est le Grand Bouddha : creusé dans la falaise à l’endroit où deux bras de la rivière se rejoignent, il est destiné à demander la protection des dieux pour rendre la navigation moins dangereuse à cet endroit, ce qui apparemment fonctionne (les sceptiques diront que c’est grâce aux déblais issus de creusement de la falaise qui ont été jetés dans la rivière).
La visite vaut réellement le détour, surtout la descente des escaliers le long de la falaise depuis la tête du Bouddha jusqu’à ses immenses pieds ! Le parc autour est également sympathique avec des chemins dans les forêts de bambou et une petite pagode.

Pour donner une idée de la taille du personnage…

Aspects pratiques : Leshan est facilement accessible en train rapide ou en bus longue distance depuis Chengdu. Hôtel : Le Cheng Hôtel qui sans être extraordinaire est bien placé près de la gare routière et à quelques arrêts de bus du centre ville.

Un conseil, évitez le weekend si vous le pouvez.

Train de Jiayang

A proximité de Leshan se trouve le train à vapeur de Jiayang que nous sommes bien sûr allés voir.

Zigong

Le sud du Sichuan renferme une concentration exceptionnelle de fossiles de dinosaures, qui auraient été charriées par un fleuve suite à un cataclysme climatique. Le musée des dinosaures présente de nombreux spécimens bien conservés.
Autre petite attraction, le musée du sel présente le puits d’extraction le plus profond au monde (environ 1000m) et l’un des plus anciens encore en activité, ainsi que le procédé de traitement du sel en chaudrons.
Au centre ville, près du fleuve, ne manquez pas la maison de thé au décor grandiose. Le soir, on peut aussi voir des barques de pêcheurs à la ligne. Quelques rues (autour de Zhonghua Lu) présentent des édifices atypiques. Par contre, le musée des lanternes dans le parc du même nom semble définitivement fermé.

Mer de bambou (Shunan Zhuhai)

Des forêts de bambous à perte de vue, des cascades, des chemins à flanc de falaise, un téléphérique au dessus du vide…
La route menant vers le parc permet de voir de petits villages de maisons en forme de parallélépipèdes blancs épars, au milieu de rizières en terrasses.
La mer de bambous est située dans le comté de Changning de la ville de Yibin, près du village de Zhuhai. Une voiture est semble-t-il nécessaire pour se rendre dans le parc et y circuler vu sa taille. Et suivant la durée que vous aurez déjà passé en Chine, vous aurez peut-être eu votre lot de forêts de bambous… Néanmoins c’est une excursion intéressante à la journée (le parc se situe tout de même à quatre heures de route au sud de Chengdu).

En route vers Jiuzhaigou

Magie de l’internet chinois, nous avions recherché des billets de bus longue distance sur la version chinoise de Ctrip, un choix nous semblait attrayant car la durée du parcours était inférieure à la moyenne pour un prix équivalent. Le lieu de départ était fixé près d’une station de métro et non dans une des gares routières de Chengdu. C’est finalement une voiture particulière qui nous attendait en compagnie de quatre autres passagers… Le trajet de huit heures (arrêt repas compris) s’est bien déroulé.
Aspects pratiques : la plupart des hôtels et restaurants sont concentrés le long de la route qui mène à l’entrée du parc (le restaurant tibétain vaut le détour).
Il est apparemment possible de réserver ses billets pour le parc la veille. Dans tous les cas, il est conseillé d’arriver avant l’ouverture du parc et d’embarquer dans les bus dès l’ouverture, puis d’aller tout au fond du parc pour revenir progressivement vers l’entrée en redescendant la montagne.

Jiuzhaigou

Des troncs en lévitation entre eaux et cieux, des bleus et verts qui semblent sortis d’un tube de gouache… Le soleil petit à petit trouve sa place entre les hauts sommets et vient achever la transition entre nuit et jour en chassant la rosée. L’eau omniprésente, tantôt miroir immobile qui reflète les paysages de montagnes, tantôt dévalant les flancs des montagnes dans un grondement continu…

Trêve d’envolées lyriques, on ne se lasse pas des paysages que ce parc a à offrir, une journée même bien remplie est tout juste assez pour en profiter.

Trouvaille de jour : une roue à prières (qui habituellement sont actionnées par les pèlerins, chaque tour de roue équivaut à une prière) reliée à un moulin à eau pour augmenter le débit de prières. Prochaine étape : un moulin à prières actionné par une machine asynchrone ?

Piscines de Huanglong

Sur une proposition de l’hôtel, nous nous sommes joints à un autre couple qui souhaitait visiter ce lieu sur le chemin de l’aéroport (au demeurant loin du parc de Jiuzhaigou contrairement à ce que son nom laisserait à penser).
Point de foule ici vu l’isolement du lieu qui n’aurait été découvert que dans les années 1970. Notre conducteur quitte la route principale pour s’engager sur une petite route de montagne. Nous roulons une bonne heure, accompagnés de clips de musique tibétaine qui défilent sur la console de bord. Au bout d’un moment, une guérite fait son apparition. Nous nous acquittons de notre droit d’entrée et continuons notre route – un col surmonté de son indispensable moulin à prières, que nous atteignons après une douzaine de virages en épingles.
D’en bas, les piscines ressemblent à s’y méprendre à un glacier en train de descendre la vallée. Vu de plus près, il semblerait que des rizières en terrasses aient été pétrifiées par le temps, et remplies d’eau d’un bleu improbable. Ces formations géologiques sont en tout cas très surprenantes, on ne se lasse pas d’observer les scintillements de l’eau descendant lentement les multiples niveaux de bassins.

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