Le Kamchatka est sans doute une des terres les plus sauvages de Russie. Située au nord-est par rapport au Japon, cette péninsule volcanique n’est pas reliée par la route au reste du monde. On n’y accède qu’en avion (Moscou est à 9 heures de vol, Vladivostok à 3 heures…) ou en bateau…
L’économie est principalement tournée vers la pêche, avec le fameux caviar et la viande de crabe du Kamchatka. Il y a également de l’orpaillage au nord de la péninsule.
Premier jour : le guide m’attend à l’aéroport (petit et vétuste mais en cours de rénovation), et je m’aperçois que le climat est beaucoup moins clément que je ne pensais ! D’où un petit détour en catastrophe au magasin de sport à côté de l’hôtel… Le soir, je rencontre les autres participants arrivés le même jour (deux familles moscovites).
Jour 2 : nous partons pour le volcan Avatchinsky en camion 6×6 soviétique. Et c’était justifié, car après une partie sur une vraie route, la piste passe dans le lit d’une rivière saisonnière et sur un glacier !
Nous partons pour un petit trek pour se mettre en jambe, mais malheureusement la visibilité est mauvaise.
Jour 3 : lever à 6h pour prendre des forces pour l’ascension du volcan ! Celui-ci culmine à 2740m, soit 1900m à grimper depuis le camp ! D’autant que les chemins dans la caillasse ou le sable volcanique ajoutent un niveau de difficulté. Au bout de 8h d’ascension, nous parvenons au sommet, mais la visibilité est tellement mauvaise que sans l’odeur de soufre, nous n’en n’aurions rien su… La descente par un autre chemin prend un peu plus de deux heures.
Jour 4 : l’excursion en hélicoptère dans la Vallée des geysers est annulée pour cause de mauvais temps, nous rentrons à l’hôtel mais… pas d’eau ! On nous emmène alors dans un hôtel situé sur des sources thermales.
Jour 5 : pas d’amélioration en vue pour la météo. Nous partons quand même pour notre sortie de trois jours en rafting, pour la descente de la rivière Bistraya, non sans que tout le monde ait sorti ou acheté des imperméables. Nous faisons un petit détour par un magasin de pêche; en effet des cuisiniers accompagnent les guides et notre groupe, mais il est prévu de manger ce que nous pêchons !
Après un trajet en camion à travers la végétation, nous arrivons au bord de la Bistraya, chaussons nos bottes de rivières, mettons nos affaires dans des sacs étanches, et c’est le grand départ ! Je demande au guide à quoi sert la tronçonneuse sur notre bateau : « pour effrayer les ours »… On nous dit également de ne pas s’éloigner seul du camp, et de ne pas garder de nourriture dans notre tente. La rivière est assez calme, c’est en fait plus une promenade qu’une vraie descente en rafting. Au bout de trois heures, nous nous arrêtons dans un espace un peu dégagé et déchargeons les bateaux, en formant une ligne comme à l’armée, et installons le camp. Nous continuons aussi à pêcher et je sors un gros saumon ! Ce fut ma seule prise de la journée mais elle a nourri plusieurs personnes ! Au menu ce soir-là : soupe de poisson, et poisson grillé.
Jour 6 : nous sommes réveillés par un bruit de tronçonneuse; des gens ont vu un ours rôder près du camp…
Nous prenons notre petit-déjeuner, démontons le camp et repartons sur la rivière. Vers midi, nous repérons un lieu possible pour s’arrêter, mais en s’approchant, nous voyons deux ours tourner autour d’un reste de feu de camp. Nous continuons… Au cours de la journée, nous verrons encore trois ou quatre autres ours au bord de la rivière. Le soir, nous installons le camp sur un banc de sable, et mangeons… de la soupe de poisson. Le lendemain, encore quelques heures de navigation et passage de quelques rapides pour rencontrer… un pont ! Le premier signe de civilisation depuis trois jours.
Jour 8 : le temps s’était enfin dégagé, certains sont partis pour la sortie en hélicoptère dans la Vallée des geysers, j’ai opté pour la sortie en mer dans la baie d’Avatcha. Les paysages sont vraiment superbes, et avec un peu de chance il est possible de voir beaucoup d’animaux (oiseaux marins, phoques et même orques).
Le soir, nous faisons encore un long trajet en camion (avec un arrêt pour observer le coucher de soleil au dessus d’un volcan) et arrivons au bord d’une rivière au milieu de nulle part, pour monter le camp par nuit noire. Au petit matin, au prix de trois heures de camion au milieu de paysages lunaires, nous arrivons au pied du volcan Monotsky pour un trek beaucoup plus facile que le précédent. Dans le cratère, de nombreuses fumerolles (à 400°C) et des « bains de boue » (à 100°C) sont actifs. L’odeur de soufre prend à la gorge. Un peu plus haut, on peut voir un ancien cratère, et encore plus haut, le nouveau, même si nous n’en voyons pas grand-chose car la brume s’est accumulée.
Jour 10 : un autre trek un peu plus difficile nous emmène au sommet du « volcan Brûlé ». Le soir, on nous emmène dans un hôtel avec une piscine d’eau thermale (chaude et qui sent le soufre). Le lendemain, c’est déjà le moment du départ, après un petit détour au marché aux poissons.
Détails pratiques :
Arriver au Kamchatka : vols depuis Moscou (à p.d. 400€ AR avec Aéroflot ou Transaero), Vladivostok (environ 300€ AR avec Aeroflot), Khabarovsk ou Irkoutsk (S7 Airlines)
Agence : « Vision of Kamchatka », bureaux dans l’Hotel Geyser à Petropavlovsk
Prix du séjour : 58000 roubles (~1200€) pour 10 jours. L’agence propose également des circuits plus longs. L’excursion en hélicoptère est en supplément (33000 roubles !)